Dans un article du Boston Globe, Corinne Grousbeck évoque la première fois que son enfant a été considéré comme quelqu’un d’effrayant, simplement parce qu’il est aveugle.
C’était lors d’une balade au marché, son fils Campbell était à ses côtés dans son panier. Comme les médecins lui avaient diagnostiqué une déficience visuelle sévère, il devait porter des lunettes en permanence dans l’espoir que sa vue puisse s’améliorer un jour. Les enfants étant curieux de nature, une petite fille intriguée s’approcha de Campbell afin de l’observer de plus près et s’entretenir avec lui.
A cette époque, l’enfant ne parlait pas encore mais au contact de la petite fille, il commença à s’animer. Soudain, la maman de la petite s’interposa entre les enfants en disant : “chérie, laisse ce petit garçon tranquille, il y a quelque chose de mauvais en lui !”
Des chiffres effarants
Depuis cette événement, Corinne Grousbeck n’a cessé de militer en vue de sensibiliser les voyants à la déficience visuelle. Pour autant, il y a encore beaucoup de travail afin de démystifier les craintes liés à ce handicap, comme l’attestent ces chiffres issus d’un sondage réalisé aux États-unis :
- 80% des personnes interrogées se sentent désolées pour les aveugles,
- 53% affirment être mal à l’aise lorsqu’ils sont au contact d’une personne aveugle,
- 82% pensent que les aveugles ne peuvent pratiquer aucun sport,
- 81% pensent qu’un aveugle n’est pas en mesure de garder des enfants,
- 70% des personnes interrogées croient qu’un aveugle ne peut pas acheter de vêtements,
- 46% déclarent qu’ils ne peuvent penser à quelque chose de pire que la cécité, même en incluant les maladies en phase terminale et la maladie d’Alzheimer…
- 28% seulement pensent qu’un aveugle peut exercer le métier d’intimé.
Ca laisse songeur tout ça, hein ?
Bien que ce sondage ait eu lieu de l’autre côté de l’atlantique, il y a fort à parier qu’on obtiendrait des résultats peu ou prou similaires s’il était réalisé chez-nous…
Quelques conseils pour davantage d’intégration
Cela dit, il y a tout de même certaines petites choses à faire pour améliorer sensiblement l’intégration sociale de cette population. Voici quelques exemples parmi tant d’autres :
- Se présenter en prenant une voix normale, inutile de parler fort… On est aveugle, pas sourd !
- Inciter les gens à ne pas nous regarder comme si l’on était des monstres de foire ou à ne pas faire des remarques désobligeantes ;
- Proposer gentiment son aide dans des endroits dangereux ou en travaux ;
- Si la personne se trouve dans une salle encombrée, décrire les lieux et inviter les gens à se signaler ;
- Dans une réunion, demander aux gens de s’identifier et fournir des documents numériquement accessibles et pas en papier ;
- Ne pas se focaliser sur le moindre terme visuel du genre : “Oh, tu as vu ça ?”.
- Ne pas caresser le chien guide sans autorisation.
Source : Le Boston Globe