Bien qu’il ait été récemment commercialisé aux Etats-unis et dans une poignée de pays anglophones, le HomePod sera disponible au printemps en France. Ayant eu un aperçu de son accessibilité durant quelques jours, voici ce qu’il est possible de dire à ce sujet :
Le HomePod constitue la première enceinte connectée d’Apple. Par le terme “enceinte connectée”, on entend par là qu’elle est capable d’interagir avec un certain nombre de services en ligne (à condition de disposer d’une connexion Internet permanente).
A vrai dire, ce n’est pas la première fois qu’Apple tente une incursion dans cet univers puisqu’elle avait commercialisé il y a plus d’une décennie le fameux iPod Hifi, mais il n’a pas connu le succès escompté pour des raisons qui tenaient tant à l’état du marché qu’à la philosophie d’Apple concernant les interactions avec l’appareil. D’une certaine manière, le HomePod tend à s’inspirer de cette expérience.
En terme d’encombrement, le HomePod bénéficie de dimensions réduites avec un design agréable au toucher, il est à peine plus petit qu’une enceinte Bose ou Sonos par exemple. En revanche, il délivre un son dynamique à 360 degrés, avec une panoramique et un réalisme qui n’ont rien à envier à ses concurrents. Quant aux basses, elles sont présentes sans pour autant dominer le spectre, contrairement à celles d’autres fabricants du même acabit. Enfin (et malgré les allégations de nombreux médias high tech), il s’agit bien d’une enceinte diffusant un son stéréo perceptible, qui plus est par des oreilles aussi sensibles que les nôtres (en tant que personnes déficientes visuelles).
Comme mentionné précédemment, le HomePod est une machine qui dépend essentiellement d’Internet, ce qui signifie que l’on ne peut diffuser de la musique via une prise auxiliaire et encore moins à partir d’un port USB. Pour caricaturer un brin, je dirais que c’est surtout un accessoire taillé sur mesure pour Apple Musique, la bibliothèque musicale sur iCloud et les podcasts. De fait, c’est clairement une enceinte qui ne donnera le meilleur d’elle-même que dans un écosystème majoritairement composé de produits arborant une pomme croquée en guise de logo ! Néanmoins, elle est compatible AirPlay donc on peut toujours lui envoyer du son provenant d’application tierces (comme Spotify ou Deezer), en passant par un Mac, un iBidule ou même l’Apple TV.
Dans la mesure où le HomePod ne dispose d’aucun bouton physique mais une surface entièrement tactile, ma première interrogation au déballage a été de savoir si j’aurais impérativement besoin d’une paire d’yeux ou si Apple a correctement fait son boulot sur l’accessibilité de la bestiole !
Une appréhension rapidement balayée puisqu’en déverrouillant l’iPhone pour répondre à une notification de WhatsApp, iOS m’a indiqué qu’il a détecté un nouveau HomePod et m’a proposé de le configurer à travers une interface parfaitement accessible avec VoiceOver. Mieux encore, le processus de configuration a transmis l’intégralité des paramètres d’accessibilité au HomePod, lui permettant donc d’être instantanément exploitable par une personne aveugle !
A l’issue de l’étape liminaire, Siri nous accueille avec une voix féminine similaire à celle que l’on connaît bien sous iOS.
Les interactions avec le HomePod sont relativement simples, puisqu’elles passent soit par les trois touches tactiles en façade (bouton de volume et le bouton lecture), soit par la reconnaissance vocale de Siri.
A l’instar des terminaux iOS et watchOS, il suffit de réaliser un double-tappe pour valider une action avec le lecteur d’écran d’Apple, à l’exception du bouton Lecture dont le nombre de tape génère une action différente dans ce contexte :
- Double-tappe : lecture ou pause ;
- Triple-tappe : piste suivante ;
- Quadruple-tappe : Piste précédente ;
- Double-tappe prolongé : appel Siri.
En ce qui concerne l’assistant virtuel justement, il semblerait qu’il ne soit pas doté de toutes ses capacités techniques si on le compare à son pendant sous iOS, Apple souhaitant a priori le focaliser sur tout ce qui a trait à la musique. Pour autant, on peut malgré tout lui demander de piloter les appareils de la maison compatibles HomeKit, programmer des alarmes, un minuteur, consulter l’agenda, la météo et quelques autres services du genre. La bonne nouvelle, c’est que le HomePod est intrinsèquement un ordinateur et qu’il bénéficiera assurément de mises à jour dans le but de l’améliorer et il y a fort à parier qu’Apple ne se privera pas de le faire !
Quant à son tarif, on ne le connaît pas encore étant donné qu’il n’est actuellement pas commercialisé dans nos contrées mais connaissant Apple, je subodore qu’il devrait allègrement dépasser les 350 €. Reste à savoir si cela sera suffisant pour convaincre les déficients visuels possesseurs de produits Apple de l’acquérir, en tout cas l’accessibilité ne saurait être un argument pour le décrier.
Ça a l’air bien donc à tester au printemps