Bibliothèque Nationale de France et accessibilité numérique

La Bibliothèque Nationale de France, outre son site, offre des pages web telles que Gallica et RetroNews.
Que pensez de l’accessibilité numérique de ces pages web et des applications correspondantes pour les appareils « Mobil » ?

S’il est fait référence aux appréciations des différentes déclarations d’accessibilité, il serait plus judicieux de parler d’inaccessibilité lorsqu’il est évoqué, pour les pages web de Gallica, un chiffre 39,69% par rapport au RGA. (audit du 8.12.2022).
Si, une « hirondelle ne fait pas le printemps », l’avis du modeste utilisateur que je suis ne saurait être, forcément, digne de fois. Aussi, plus nombreux seront les avis, meilleure sera la conception des sites en question. Il en va de l’accès à la culture pour toutes et tous.
Il est regrettable de constater que les développeurs de projets informatiques n’intègrent pas nativement à leurs créations les données d’accessibilité. L’adaptation « a posteriori » des pages web retarde et complique le fonctionnement des éditeurs vocaux, notamment lorsqu’une mise à jour est opérée.
Comment justifier l’existence de boutons non labellisés, de liens qui ne peuvent être validés? L’utilisateur déficient visuel ,avant d’incriminer le site sur lequel il se trouve, se remet en cause car il est possible que le dysfonctionnement soit en rapport avec une insuffisance de connaissance ou avec un matériel inadapté suite à une mise à jour.

Parmi les déficients visuels ,qui n’est pas conscient que une accessibilité intégrale n’est pas encore d’actualité mais qui peut réfuter que les applications d’OCR sont en mesure d’offrir des reconnaissances d’une grande précision, même lorsque la numérisation a été opérée de manière automatique.
Combien d’articles devraient pouvoir bénéficier d’une nouvelle numérisation pour offrir des ressources dignes d’une Bibliothèque Nationale.

Par expérience, je peux affirmer que la navigation sur les sites de la bibliothèque est, pour le moins, compliquée et très souvent à l’origine de frustration.
Lorsque des outils d’aide, des tutoriels sont développés à l’usage des voyants, comment comprendre l’absence de ces outils pour les personnes ayant recours aux éditeurs vocaux. La présence de tels outils permettrait aux concepteurs d’être confrontés aux insuffisances voire aux manquements de leurs créations.
Si vous avez eu récemment recours aux pages web de Gallica ou de RetroNexs, je vous invite à partager vos expériences au travers du fil de commentaire relatif à cette publication sur Edencast.
Ce 9 Mars 2023, j’ai la possibilité de faire remonter aux intéressés, à l’initiative de la responsable des publics en situation de handicap, les dysfonctionnements répertoriés lors de mes navigations sur les différentes pages web.
N’hésitez pas à nous faire savoir vos difficultés pour accéder aux ressources recherchées.

André Bréant

5 réflexions sur « Bibliothèque Nationale de France et accessibilité numérique »

  1. Bonjour,

    En effet la question de l’accessibilité, à la fois des pages web et des logiciels est bien souvent problématique.
    Mais je pense qu’il ne sert à rien d’aller au près de chaque consepteur pour aller le signaler.
    Selon moi ce serait plutôt aux créateurs de solutions de développement de mettre en place des obligations de fournir de l’accessibilité.
    Par exemple un nouveau standard html qui n’inclurait pas d’image tant que l’attribut alt n’est pas renseigné.
    Un logiciel qui ne se compilerait pas tant que les labels des boutons ne sont pas renseignés.
    En influant à la source directement, ce serait bien plus efficasse.
    On parle du standard html, donc les navigateurs devraient s’y conformer.
    les compilateurs, majoritairement c, c++, python, java, .net pour les plus connus.
    Après comment se faire entendre là dessus..

    ça ne répond pas forcément à la demande de cet article mais c’est un point de vue je pense intéressant.

    Sinon faudrait forcer, obliger tous les sites et applications à but public à être accessibles, au même titre que cela doit être le cas pour l’accessibilité physique dans les bâtiments de l’état.
    il faudrait donc une loie numérique pour pouvoir intervenir en cas de manquement.

    1. Bonjour Xavier, Une loi générique avec des pénalités financières, cela me fait penser à la loi sur le travail des personnes en situation de handicap. Que penser des résultats?
      Vous écrivez: « Mais je pense qu’il ne sert à rien d’aller au près de chaque consepteur pour aller le signaler. », La politique des « petits pas » n’est pas contradictoire avec une loi générique.

      Lorsque une personne prend l’initiative d’appréhender les difficultés de son prochain, pourquoi ne pas échanger et faire confiance à sa bienveillance mais surtout,à ses compétences?
      Je ne suis pas suffisamment connaisseur pour apprécier la pertinence de vos suggestions mais, pourquoi pas ?
      . Par expérience, la loi ne fait qu’entériner des démarches qui sont, le plus souvent, la suite d’initiatives individuelles.
      Si, nous pouvons échanger, c’est bien grâce à l’initiative individuelle du créateur d’Edencast et, rien d’autre.
      Qu’il en soit, ici, remercié.
      Bien cordialement.

      André Bréant

      1. Je suis tout à fait d’accord sur ce principe, et suis partisant d’offrir à tous ce qu’on peut avoir à offrir. Je suis au même titre que Kevin engagé sur des projets du genre.
        Malheureusement, en ce qui concerne les logiciels et sites, il s’en développe tellement, des nouveautés chaque jour, qu’il est impossible d’avoir à rattrapper chacun pour le rendre accessible.
        C’est pourquoi je pense qu’il serait préférable de donner une sorte d’obligation, du moins trouver un moyen simple et efficace d’encourager les développeur à utiliser les outils qui sont mis à leur disposition. J’estime qu’il en est de la responsabilité de chacun, surtout pour des sociétés grand public, de se donner les moyens que les solutions soient disponibles au plus grand nombre. Le meilleur exemple reste selon moi Apple, qui a à coeur de palier bon nombre de handicaps dans ses divers outils et logiciels.
        Il n’en est malheureusement pas autant pour d’autres, preuve en est, le nombre d’extension ou scripts nécessaires, Jaws et NVDA, pour palier à ces manquements.
        Les solutions existent, et il faut pouvoir pousser les développeur à les utiliser. C’est une question de bon sens je trouve.
        Par exemple, et je m’écarte, mais sur l’aspect hurbain, à chaque création de passage piéton maintenant, les bandes tactiles au sol sont automatiquement ajoutées. Pourtant, il n’existe à ma connaissance aucune loie qui oblige à le faire, si ce n’est les lois accessibilité classiques.
        Ou alors proposer en préambule des formations de développement, une sensibilisation à ces questions.
        Je pense qu’il y a de quoi faire. Mais en effet ma proposition initiale n’est peut-être pas la meilleure, c’est une idée comme ça.

  2. Bonjour.

    Je suis très contente de cette initiative. J’étais très enthousiaste lorsque retronews a été créée, et je suis abonnée pratiquement depuis le début, ayant d’abord bénéficié d’une promotion en tant qu’abonnée à Médiapart. Malheureusement, je sous-exploite complètement les possibilités du site, à cause des difficultés rencontrées, et je ne progresse pas du tout dans la connaissance des possibilités de recherche offertes. La situation la plus frustrante que j’ai rencontrée est une page où l’on pouvait , en principe, écouter des documents, des enregistrements de jazz, je crois, et où il n’était pas possible de lancer l’écoute de manière autonome pour un non-voyant. J’espère vraiment que votre rencontre sera productive, j’en attends beaucoup!!! En effet, je pense que si l’accès aux différentes pages était plus simple, je ne serais pas découragée d’avance par une démarche chronophage avec aucun résultat en fin de course. Je vous souhaite bonne chance et nous attendons donc des nouvelles (bonnes si possible…). Cordialement. Geneviève

  3. Ce jeudi 6 mars, l’opportunité m’a été donnée par la Chef de projet développement stratégique des publics en situation de handicap, de la BNF, d’exposer les difficultés rencontrées avec un éditeur vocal pour naviguer sur les pages wev de Gallica.
    Simple utilisateur de support informatique, j’étais accompagné d’une personne voyante qui maîtrise la technologie numérique. Deux spécialistes en informatique de la BNF étaient placées derrière moi, pour observer les déplacements du Focus lors des frappes sur le clavier.
    Ces deux personnes ont pû constater les difficultés que je leur avais signalé et les améliorations à apporter.
    Ainsi a été abordé: « la recherche avancée », « la lecture des vidéos » pour, notamment, écouter le sujet « conférence », l’accès aux « livres EPUB accessibles », l’option « tous les classiques » .
    Après plus de deux heures de démonstration pratique, mes interlocuteurs de la BNF ont, manifestement, intégrés les correctifs à opérer pour que la navigation avec un éditeur vocal en l’occurence NVDA sous Windows 10 et Firefox.
    Pour la personne voyante qui m’assistait, les déplacements du focus au travers d’une page seraient à revoir ainsi que la hiérarchisation des données notamment au niveau des titres ou des en-têtes.
    Spontanément, un de mes interlocuteurs a évoqué le site de RetroNews. J’ai signalé que j’y étais abonné et que la navigation était également problématique.
    Il m’a été précisé qu’une nouvelle version de Gallica pour « ios » était en cours et que certains dysfonctionnements constatés devraient disparaître.
    Sur Mac, j’ai signalé l’ouverture d’un menu de suggestions qu’il n’était pas possible de refermer avec la touche « échappe » lorsqu’on évoluait sous VoiceOver, rendant impossible l’utilisation de la « recherche avancée ».
    Si, je suis parvenu à avoir quelques connaissances et, certaines assurances, au sujet de la navigation au travers des pages web de Gallica, je le dois à Monsieur Vignacq qui m’a confirmé les blocages constatés et à Laurence Jamet de « Didactiweb » qui m’a « ouvert les yeux » sur les raccourcis à privilégier.
    Je suis convaincu de la volonté de mes interlocuteurs de la BNF, d’apporter des solutions durables aux difficultés de naviguer au travers des pages de Gallica.
    Quel sera l’impact sur les pages wev de RetroNews ou du Réseau Francophone Numérique seul l’avenir nous le dira.
    Si, en temps qu’utilisatrice ou utilisateur, vous avez des observations à faire remonter, je vous communique le lien: accueil.handicap@bnf.fr .

    Bien cordialement à toutes et tous.
    André Bréant

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