Lorsque l’Apple Watch fut dévoilée en 2014, nombreux sont ceux qui la perçurent comme un caprice de plus dans l’écosystème d’Apple. Un objet séduisant peut-être, mais accessoire. Pourtant, pour celles et ceux dont le regard n’ouvre pas toutes les portes, cette montre a rapidement révélé une autre nature : celle d’un compagnon de route, discret et dévoué.
J’ai porté la toute première génération — ce modèle inaugural, épais, hésitant, presque expérimental. Je l’ai gardée, en souvenir de ce moment où la technologie a cessé d’être un outil pour devenir une présence. Car dès ses premiers battements numériques, elle m’a offert ce que peu d’objets connectés savent offrir : une présence fiable, silencieuse, et profondément utile.
VoiceOver activé, l’Apple Watch m’a aussitôt tendu la main. Lire l’heure, recevoir une notification, lancer un minuteur ou une alarme en toute discrétion… tous ces gestes sont devenus immédiats, naturels, presque intuitifs. Elle me parle à l’oreille, m’indique discrètement, par une pulsation sur la peau, qu’un message m’attend ou qu’un rendez-vous approche. Elle ne cherche pas à attirer l’attention : elle se contente d’être là, au bon moment.
Avec le temps, l’Apple Watch s’est transformée. J’écoute désormais mes podcasts et mes livres audio directement depuis mon poignet. La musique m’accompagne, que je sois chez moi ou en déplacement, sans qu’un téléphone ne soit nécessaire. Avec une paire d’AirPods ou un casque à conduction osseuse, la toquante devient presque autonome. Et lorsqu’il n’est pas possible d’avoir du son — dans un lieu bruyant, ou simplement pour plus de discrétion — il m’arrive de la relier à une petite plage braille. Une autre façon, silencieuse et efficace, de rester en lien avec l’instant.
D’une certaine manière, l’Apple Watch a fini par s’imposer dans mon quotidien avec une présence plus marquante encore que l’iPhone. Et c’est là tout le paradoxe : elle en dépend techniquement, mais dans l’usage, c’est elle que je sollicite le plus souvent, elle que je consulte, que j’écoute, que je touche. Moins intrusive, plus intime, elle s’est glissée là où le téléphone, parfois, aurait été de trop.
L’autonomie, autrefois timide, me permet aujourd’hui d’affronter de longues journées — et même certaines nuits. Le suivi du sommeil, autrefois symbolique, est devenu plus précis : il m’aide à mieux cerner mes cycles, à détecter les tensions, à prendre soin de cette part invisible de la vie où le corps murmure ce que l’on n’entend pas toujours le jour.
L’Apple Watch m’épaule aussi lors de mes séances de sport, en m’informant à la voix de données que je ne pourrais lire sur les écrans des machines. Et en mobilité, son aide est précieuse : grâce aux dernières générations, la navigation par vibration est devenue suffisamment fine pour me guider dans la rue sans détourner mon attention de mon environnement.
Ce qu’elle permet, souvent en silence, c’est aussi de ne plus se faire remarquer. D’interagir, de naviguer, de participer, sans que rien ne trahisse une différence. À l’image de l’iPhone en son temps, l’Apple Watch contribue à lisser les frontières entre les usages, à faire en sorte que l’accessibilité ne saute pas aux yeux — parce qu’elle est intégrée, fluide, normale.
Et c’est peut-être dans les gestes les plus simples que réside sa magie. Il m’arrive souvent de sortir sans mon téléphone, surtout dans mon quartier. Je paie avec ma montre, d’un mouvement naturel du poignet. Il y a quelques années, ce geste suscitait encore la surprise. Certains commerçants, un tantinet subjugués, me surnommaient “James Bond à la canne blanche”. Aujourd’hui, plus personne ne s’étonne. Ce qui relevait autrefois de la prouesse est devenu un simple réflexe — fluide, inclusif, presque banal.
Et puis, il y a cette liberté nouvelle : répondre à un appel, capturer un mémo vocal sur le pouce, dicter un message, consulter la météo ou lancer une app d’un mot. Nager sans craindre pour l’appareil. Déclencher une alerte si je chute. Être prévenu si mon cœur s’emballe. Ou, tout simplement, piloter les équipements de mon domicile connecté sans avoir à tendre la main vers un interrupteur ni même sortir mon téléphone. Chaque fonction semble couler de source, se fondre dans la continuité de la vie quotidienne, sans rupture.
Dix ans ont passé. Dix années de progrès constants, de promesses tenues, d’ajustements subtils. L’Apple Watch n’a jamais eu besoin d’en faire trop. Elle a juste su s’inviter dans mon quotidien avec pudeur, jusqu’à y trouver une place qu’aucun autre objet ne pourrait désormais occuper.
Et c’est peut-être cela finalement, la vraie révolution.
Kevin
Bonjour 😆 moi aussi j’ai débuté avec la première version et aujourd’hui je possède l’Ultra 2 grâce à ma sœur qui me l’a offerte 😍 merci pour ce joli édito
Bonjour Dominique,
Quel joli clin d’œil de la vie que ce passage de la toute première version à l’Ultra 2 — et quel beau geste de ta sœur !
Merci à toi pour ton message… et pour faire partie de celles et ceux qui ont su, très tôt, entrevoir tout le potentiel discret de cette montre pas si ordinaire.
Moi aussi j’ai commencé avec la toute première la série zéro, que je possède toujours.
Maintenant j’ai la série 10 après avoir bien utilisé une série quatre pendant sept ans.
Peut-être la prochaine sera la série 17 si tout va bien.
À moins que celle-ci tombe en panne ou soit cassée ou que une grosse évolution technologique apparaissent.
Tu sembles avoir trouvé un rythme bien à toi dans cette évolution tranquille des générations… comme une conversation qui se poursuit d’année en année avec le même objet, devenu familier.
Je te comprends d’autant mieux que moi aussi, je garde l’Apple Watch bien plus longtemps que d’autres appareils. Ce n’est pas le genre de technologie qu’on renouvelle tous les ans : elle s’installe, elle s’ancre — presque comme une habitude au poignet.
Espérons que la tienne t’accompagnera fidèlement jusqu’à cette fameuse série 17… ou au-delà !
Bonjour Kévin que dirais-tu a un non-voyant qui se pose encore la question une Apple Watch pourquoi faire quelle utilité j’en aurais ou encore en avoir une c’est très bien mais quel modèle choisir parce que c’est vrai au-delà de différentes générations il y a différents modèles et moi ce sont toutes ces questions que je me pose il y a de quoi être perdu donc en ce moment j’ai le choix soit je m’en achète une soit soit quelqu’un me l’offre quelqu’un de proche mais je ne suis pas encore psychologiquement prêt à accepter cette offre en fait parce que je n’ai pas encore la réponse à ces questions
Bonjour Pierre,
Tu poses des questions très justes, et je comprends parfaitement ce besoin de clarté avant de te lancer. Ce n’est pas un objet qu’on adopte sur un coup de tête : il faut sentir que le moment est là, et que cela peut vraiment t’apporter quelque chose au quotidien.
Si cela peut t’aider, plusieurs membres de la communauté ont partagé leurs propres hésitations dans la rubrique dédiée à l’Apple Watch sur le forum. Tu y trouveras sans doute des points de vue qui font écho aux tiens, et peut-être quelques réponses apaisantes.
Prends ton temps : parfois, la meilleure des décisions naît simplement d’un échange bien placé.
Salut Kevin,
Merci Kevin pour ce superbe article. J’ai personnellement eu une Apple Watch série 0, et je me souviens très bien du Clubcast qui lui était consacré.
Au bout d’un moment, je me suis lassé de ma montre. Quelques années plus tard, lors de la sortie de la série 6, j’ai décidé de lui redonner une chance. Cette fois-ci, j’ai été agréablement surpris, car mon âge et mes habitudes avaient évolué. Cependant, je trouvais qu’il lui manquait de la fluidité, un défaut que la série 9 a comblé. Depuis, je l’utilise quotidiennement, et grâce à la charge rapide, elle ne me quitte pas bien longtemps.
Mathieu
Salut Mathieu,
Hahaha, je me souviens très bien de ce Clubcast — c’était une période un peu particulière, où l’on découvrait la montre avec une part d’enthousiasme mêlée d’interrogations. Le temps a passé, mais certains souvenirs restent étonnamment vivaces.
Ton retour est d’autant plus intéressant qu’il montre bien à quel point notre relation à la technologie évolue avec nous. Ce que l’on jugeait autrefois dispensable peut, à un autre moment de la vie, devenir presque évident. Et parfois, il suffit de lui laisser une seconde chance pour que tout s’éclaire autrement.
Merci pour ta lecture attentive, et au plaisir d’échanger à nouveau. 😊
Merci Kevin pour cet article, empreint d’un style quasi-littéraire comme d’habitude. Personnellement je n’ai plus d’Apple Watch, ayant perdu ma Serie 7 dans un déménagement l’année dernière, oui oui c’est possible. Avec le recul, ce qui me manque le plus, ce n’est pas l’une de ses fonctionnalités avancées, ni les données de santé ou de sommeil qui ajoutent des informations à une pile d’autres choses dans un quotidien déjà trop rempli, non, ce qui me manque le plus, c’est tout simplement l’heure tactile. C’est tout bête mais cette fonctionnalité de base permet souvent d’éviter de sortir son téléphone, tout en préservant le moment présent par son silence.
Je reprochais par ailleurs à la Serie 7 un certain manque de fluidité dans l’exécution des gestes, ou peut-être étais-je tout simplement un peu maladroit. Il semble cependant, à la lecture des commentaires, que les nouvelles générations aient quelque peu corrigé ce point, ce qui me donne envie de leur redonner une chance.
Merci beaucoup, Valentin, pour ce regard à contre-courant qui rappelle que parfois, ce sont les choses les plus simples qui finissent par nous manquer.
L’heure tactile, oui… ce geste presque invisible, presque intime, qui nous ancre dans le moment sans le rompre. Elle résume à elle seule tout ce que l’Apple Watch peut offrir quand elle se fait discrète, en marge du tumulte.
Quant à la fluidité, les dernières générations ont effectivement gagné en réactivité, et même en légèreté, tant dans le geste que dans l’usage. Peut-être qu’un jour, une autre toquante viendra naturellement se glisser à ton poignet. Qui sait, en silence.
Un simple merci pour ces textes qui sont toujours très bien écrit. Félicitations. De la part d’un porteur d’Apple Watch de longue date. Eric
Merci beaucoup pour ce commentaire, Éric.
Ravi de savoir que tu fais partie de ceux qui ont su donner sa chance à un produit aussi singulier que précieux.
Bonjour, et bien moi, je n’ai toujours pas franchi le pas. Peut-être un jour…
En tout cas, merci pour ce très beau texte, qui donne envie !
Lorsque tu indiques que tu peux payer directement avec l’Apple Watch, est-ce que tu le fais sans que le téléphone soit à proximité ?
Je suppose que tu n’as pas de carte Sim sur ton Apple Watch ?
Jean-Philippe
Bonjour Jean-Philippe,
Merci pour l’intérêt que tu as porté à cette modeste réflexion.
Franchir le pas se fait rarement d’un bloc. Parfois, c’est une simple curiosité… et puis, sans vraiment s’en rendre compte, cette montre finit par devenir une complice naturelle du quotidien.
Pour répondre à ta question : oui, je peux parfaitement régler un achat sans avoir l’iPhone sur moi. Une fois les cartes ajoutées dans Apple Cartes, elles sont stockées localement dans la montre, ce qui rend le paiement sans contact possible, même hors ligne, tant que l’appareil est déverrouillé.
J’ai aussi testé un temps l’option cellulaire, proposée en supplément par certains opérateurs. L’idée est séduisante, surtout dans une perspective d’autonomie renforcée, mais elle reste encore trop inégalement disponible — et souvent facturée en tant qu’option, ce qui a freiné, pour ma part, l’envie de prolonger l’expérience.
Peut-être qu’un jour, cette montre viendra, elle aussi, s’attacher à ton poignet. Mais si ce jour ne vient pas… ce n’est pas bien grave. Le silence autour de certains choix n’enlève rien à ce qu’ils rendent possible.
je l’ai aussi, je la porte toujours mais je ne l’utilise pas autant que toi. Par exemple, les podcasts ou les livres audios, je n’ai pas vraiment essayé, tellement elle a peu t’autonomie… C’est d’ailleurs un des rares défauts que je lui trouve. J’ai la 10, après avoir eu la première se pendant 4 ans.
Merci pour ton retour, Vivi. C’est super intéressant d’avoir ton point de vue en parallèle, surtout en tant qu’utilisatrice régulière mais différente.
Effectivement, l’autonomie reste l’un des points qui divisent, même après dix ans d’évolution. Elle s’est améliorée, mais pas au point d’offrir la même liberté qu’un téléphone ou un lecteur audio dédié. Et selon l’usage qu’on en fait (surtout avec VoiceOver activé en permanence), la batterie peut vite fondre.
Tu mentionnes ne pas écouter de podcasts ou livres audio dessus : c’est totalement compréhensible. Pour certains, c’est un plus, pour d’autres, c’est encore trop contraint. Ce qui montre bien que l’Apple Watch n’impose pas un usage unique — elle s’adapte à chacun, selon son rythme, ses habitudes, son environnement.
Et puis avoir commencé avec une SE et maintenant la Series 10, c’est un beau saut générationnel. Peut-être que tu l’utiliseras autrement dans quelques années… ou pas. Et c’est justement ce qui fait la richesse des témoignages comme le tien !
Coucou tout le monde !
Kevin, merci pour cette actualité passionnante comme d’habitude ! Ça m’a donné envie de partager mon expérience avec ma première Apple Watch série 5, que j’ai depuis 2020. Je l’utilise toujours pour les fonctions de base comme les appels, l’heure et l’envoi de messages avec Siri.
J’ai aussi exploré les programmes santé pour le sport et le suivi du rythme cardiaque, et ils sont vraiment utiles pour obtenir des informations rapides sur la santé, le sommeil … Le calendrier et les rappels sont indispensables pour ne pas oublier un rendez-vous, à condition de ne pas oublier mes AirPods pour plus de discrétion.
Je n’ai pas encore osé essayer les paiements sans contact, je suis un peu méfiante sur la sécurité. J’ai peur que quelqu’un de malveillant ait accès aux données sensibles avec un lecteur sans que je m’en aperçoive. On a entendu plusieurs reportages sur les cartes bleues pourtant plus sécurisées qu’un chéquier, qu’il était recommandé de d’se rapprocher de sa banque pour l’obtention d’une pochette sécurisée. Les notifications de paiement sont pratiques et arrivent instantanément, mais je me demande si le Face ID est vraiment fiable et si ce n’est pas une perte de temps lors du paiements.
J’ai essayé de mettre à jour mon Apple Watch plusieurs fois, impossible ! J’ai réessayé, rien à faire. Ce n’est qu’après la mise à jour d’iOS 18 sur mon nouvel iPhone au début de l’année que j’ai réalisé que c’était mon iPhone 8+ qui bloquait. J’étais sûr qu’il n’était plus possible de mettre à jour mon Apple Watch.
Ma montre est à jour avec watchOS 10.6.1, qui contient des correctifs de sécurité et d’autres mises à jour. Il y a eu pas mal de changements, et je suis un peu dans le flou en ce qui concerne le paiement pour le moment. Mais ton article m’a vraiment aidé à y voir plus clair.
Elle est paramétrée comme mon iPhone, donc si je l’ai avec moi, elle se décharge moins vite. Mais je laisse souvent l’iPhone chez moi, donc ça dépend de l’utilité dans la journée.
Je suis tout à fait d’accord avec toi, sortir son téléphone dans la rue n’est pas prudent. Du coup, je ne l’utilise pas pour des fonctions secondaires comme les podcasts, les livres audio et les réseaux sociaux.
Cinq ans plus tard, elle fonctionne toujours parfaitement ! C’est un appareil fiable et polyvalent qui me rend bien des services. sélectionné
Coucou Sabine,
Merci pour ton retour si vivant et détaillé ! On sent bien que ta série 5 t’accompagne fidèlement depuis toutes ces années. Et tu fais bien de soulever la question de la sécurité des paiements, c’est un vrai sujet.
Je suis ravi que mon article ait pu t’éclairer un peu dans tout ça. 🙂
Bonjour à tous, et merci Kevin pour cet article. J’ai eu une petite déception sur les dernières séries d’Apple Watch que j’ai eu. J’ai constaté que le volume de la synthèse vocale et des appels téléphoniques avait été un peu diminué, ce qui peut s’avérer gênant dans un environnement particulièrement brillant. En tout cas, c’est ce qui s’est passé sur les modèles que j’ai eu. Cependant, je trouve cet appareil très utile. Bel après-midi à tous.
Bonjour Johan,
Merci pour ton message et ton retour d’expérience. Je comprends parfaitement ta remarque sur le volume — c’est le genre de détail qui peut vraiment faire la différence en usage réel, surtout dans un environnement sonore exigeant.
Heureux de lire malgré tout que la montre reste un outil utile pour toi. Au plaisir de te recroiser par ici !